Recherche éditeur

Demain, je vais contacter un éditeur, pour lui annoncer ma venue. Je vais téléphoner à cette maison. Quelle sotte, me direz-vous : hélas, il n'y a que comme cela que je me sente écrivain. Amélie Nothomb m'a dit, surprise qu'elle était de savoir que je conservai les lettres de refus, qu'elle approuvait mon optimisme et ma ténacité. Me faire peur en entendant "Allô, éditions Truc, Machin à l'appareil, j'écoute?", sentir mon adrénaline monter d'un cran, oui, tout cela me fait sentir écrivaine, à défaut de romancière.

Je vais chercher mon manuscrit refusé - qui sait : peut-être y a-t-il des notes? L'espoir fait vivre.

Puis, j'irai en rapporter un tout propre à un autre, lui aussi célèbre. J'adore pénétrer ces lieux sombres, où on chuchote, où on semble pourtant être détendu - les accueils sont toujours charmants, du moins, chez les éditeurs chez qui j'ai frappé.

Enfin, j'irai manger dans une brasserie, boire un café dans un bistrot, me franciser à l'extrême, pour pouvoir retourner, sereine, en Allemagne.

Demain, j'aurai peur. Mais je me sentirai fière, fière d'apporter mon travail, fière de tenir contre mon coeur (belle image : en fait, il sera dans mon sac) mon manuscrit, fruit de mes entrailles (voir l'article "L'écriture").